En France, ainsi que dans d’autres régions, on note une montée constante des cas de divorces et de séparations. Malgré cela, la « garde alternée » demeure une option relativement peu choisie, englobant seulement 12% des cas impliquant des enfants issus de couples séparés. Il semble que les magistrats en charge des affaires familiales hésitent encore à opter pour cette solution.
Barbara Régent, avocate spécialisée en droit de la famille au barreau de Paris, et Fabien Bacro, maître de conférences en psychologie du développement à l’université de Nantes, abordent ce sujet avec des points de vue d’experts.
Il est souvent considéré par les juges que les petits enfants ont un « besoin de maternage » prononcé, ce qui les incite à éviter de les séparer de leur mère, particulièrement pendant leurs premières années de vie. Cet argument s’appuie également sur le principe que les enfants ont une nécessité vitale de stabilité, se voyant donc attribuer un « point d’attachement principal » à ne pas distancer.
Le corps judiciaire redoute que la mise en place d’une garde alternée puisse perturber l’enfant en brouillant ses repères fondamentaux. Cette approche soutient donc l’idée de prioriser la présence maternelle initialement, puis de chercher à préserver la stabilité par la suite. En combinant ces deux arguments, les pères se trouvent écartés, d’abord du fait de la nécessité de la maternité, et ensuite au nom de la préservation de la stabilité.
Cependant, d’autres juges voient l’alternance comme un mécanisme simple et prévisible qui favorise une vision à long terme pour les parents et les enfants, facilitant ainsi la planification de projets fiables et sécurisants pour l’avenir.
Face à ces perspectives divergentes, comment déterminer la meilleure voie à suivre ? Que révèlent les recherches scientifiques sur les impacts de l’attachement dans ce contexte ? Il semble primordial de revoir nos perceptions collectives, non seulement concernant la garde alternée mais aussi sur la justice familiale en elle-même.
Il est peut-être temps de promouvoir une approche plus collaborative, centrée sur le bien-être de l’enfant, en éloignant la pratique du « tout conflictuel ». Cela pourrait passer par une formation des avocats à des méthodes plus collaboratives, encourageant ainsi un esprit de coopération dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
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